Association Troc Jardin

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Vivre dans la nature : les recettes de la forêt (1er article)

Vivre dans la nature : les recettes de la forêt

Bonjour à toutes et à tous. Je suis C.John formateur survie spécialisé dans les milieux forestiers.

Par l'intermédiaire d'Iphantine, j'ai été invité à vous présenter quelques articles afin de vous faire découvrir quelques astuces culinaires sympa à réaliser en pleine nature notamment dans un cadre de "survie" mais aussi dans l'optique de découvrir ou redécouvrir des savoirs anciens!

Bonne lecture et à bientôt ici ou ailleurs!

amicalement, C.John

www.survie-foret.com/


Se faire des galettes : Succédané de pain dans la nature



Voici une petite recette facile à faire que je fais quand l'occasion se présente!

1) récolter la base de la farine

Récoltez des graminées sauvages, en d'autres termes, des céréales types avoines, millet(...). Ne prenez que les épis bien secs, autrement le temps de séchage sera très long, et les grains ne se prêteront pas très bien à faire de la farine.

Il convient ensuite de les faire sécher au soleil ou sur une surface plane étendu non humide.



Il en faut une assez grande quantité pour obtenir un peu de farine grossière (sur la photo, nous avions récolté des épis de blé par ci par là dans un petit sac fabriqué en bout de bâche trouvé par terre).

Voici une photo de graminées sauvages que vous pouvez récolter pour faire de la farine. C'est du millet* (Milium effusum ou millet des bois) dit aussi populairement "millet sauvage". Il est très courant un peu partout dans le monde (étant une plante pionnière comme le pin sylvestre ou le bouleau par exemple), et est utilisé comme base de farine par de nombreuses peuplades. Les grains sont cependant très petits, et il en faut une très grande quantité (1kg) pour obtenir un peu de farine (- de 100gr)...

Vous pouvez remplacer ou coupler de la farine de châtaignes aux céréales si vous ne trouvez pas assez voir pas du tout de graminées. Notez que les châtaignes se réduisent mieux en poudre une fois cuite ou complètement déshydratées.

2) Fabriquer la farine

Réduisez votre récolte en poudre. Dans la nature, j'utilise alors une grosse pierre assez plate que j'ai lavé avec de l'eau et une autre pierre pour broyer ma récolte. Les pierres de rivières se prêtent bien à ces utilisation.

Parfois, j'utilise un succédané de levure, à base de lichens gris de chêne réduit en poudre, en toute petite quantité. Cela implique cependant de savoir reconnaître les types de lichens (certains peuvent être toxiques contrairement à ce que certaines spécialistes disent, ou tout du moins très indigestes / les peuples sibériens savent les reconnaître eux...). Je vous déconseille donc de le faire à moins de savoir parfaitement reconnaître ces algues-champignons symbiotiques.  

3) Ajouter des condiments ou des plantes aromatiques


Vous pouvez (et c'est conseillé pour le goût et l'apport calorifique) rajouter des condiments.

Allez donc à la cueillette et sélectionnez des produits de saisons : cerises sauvages (merises), mûres, airelles, noisettes, copeaux de ciboules sauvages(...). Vous pouvez aussi rajouter des petits morceaux de viandes séchées, voir des morceaux de champignons. Les graines séchées de berce font aussi de bons "épices"...enfin la liste peut être longue!

Mettez votre farine et vos condiments additionnels dans une même popote et mélangez le tout avec de l'eau pour obtenir une pâte type pâte à pain grossière.

4) La cuisson

Pour commencer, allumez un bon feu!

Faites des petites paquets que vous disposerez sur une pierre plate pour la cuisson posée tout prés des braises, ou bien dans le sable si vous en avez (soit par conduction solaire, soit en mettant le feu par dessus et en y étalant les braises). Si vous avez cuit dans le sable, vous gratterez tout simplement vos galettes pour retirer la croûte de sable avant de les manger.


Une autre méthode consiste à faire des plats en écorces de bouleau et de les mettre dans les braises bien rouges. Doublez voir triplez les épaisseurs d'écorces de bouleau. Vous pouvez aussi au préalable humidifier vos écorces.

Vous pouvez si les conditions et votre durée de vie sur le terrain vous le permettent, faire un four de fortune pour cuir vos galettes. Bref, adaptez vous en fonction de votre milieu et de vos possibilités sur le terrain pour la cuisson!

Le temps de cuisson varie en fonction du mode même choisit et du milieu. (un pain cuit dans le sable juste à la chaleur du soleil sera plus long à prendre qu'un pain cuit dans un four de fortune, c'est logique.)

5) Dégustez / conserver

Ces galettes une fois bien cuites et sèches se conservent assez longtemps. C'est idéal comme ration de survie à transporter, et nourricier.  Vous pouvez les conserver dans un carré de tissus, une bourse que vous aurez fabriqué en cuir...

Au goût, la première fois, c'est assez spécial, surtout cet arrière goût de feu de bois et le coté forte [i]mastication [/i]de la galette.
Mais quand on y est habitué, il devient difficile de s'en passer! C'est un vrai p'tit plus!  ;)  Une dernière chose : il faut être bien patient dans la nature : Je fais généralement la cueillette un premier jour, le séchage un deuxième jour, et la préparation le troisième...Le temps n'est ici qu'indicatif, vous l'aurez compris!

Amical partage, Jonathan



* attention à la récolte : Ivraie et ergot de seigle

L'ivraie :

toutes les graminées sont consommables pour l'homme excepté une : l'ivraie. Elle peut se confondre avec de "l'avoine sauvage" pour des yeux non expérimentés quand elles sont toutes les deux encore petites et bien vertes, d'où le fait d'être vigilant! (>L'ivraie est l'un des plantes avec laquelle les gamins font poule ou coq...). Voici une phrase que j'ai appris un jour d'un ancien : "si c'est blond comme le blé, on peut le manger!". phrase

La plante graminée consommable se reconnait plus facilement une fois "mûre", c'est à dire à son terme de reproduction avant de perdre ses graines...Elle est d'un blond dorée tandis que l'ivraie n'est jamais dorée comme les blés, mais plutôt d'un jaune/marron pâles voir même vert caca d'oie...

http://www.vegetox.envt.fr/Monographies-html/Ivraie.html

Un petit mot au sujet de l'ergot de seigle :

Il faut être vigilant à l'aspect de votre "épis". Il ne doit pas comporter de noirceur, ou d'excroissances brunes ou noirâtres, auquel cas écartez le entièrement de votre cueillette. Dans une cueillette rapide et de masse, vérifiez toujours les "épis" avant utilisation.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ergot_de_seigle



18/03/2009
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